Stev'nn Hall Canadien, 1966
Stev’nn Hall a grandi dans la campagne ontarienne avec une caméra 35 mm dans une main et un pinceau dans l’autre. Il a étudié le cinéma, la peinture et la photographie à l’Université de Concordia à Montréal, trois disciplines qui l’influencent aujourd’hui fortement. Après avoir travaillé comme directeur dans le milieu du cinéma et de la musique, et avoir gagné un prix international dans la publicité télévisuelle, Stev’nn Hall se consacre aujourd’hui pleinement à sa carrière artistique.
Explorant et brouillant les frontières entre la peinture et la photographie, l’artiste nous emmène dans une excursion de lieux réels lui rappelant son passé, mais romancés par son imagination créative. La transformation que Hall applique à ces scènes est séduisante: grâce à un processus de coloration, de grattage et d’embellissement de l’image avec coups de pinceau et couleur brute, un nouveau monde semble prendre vie devant nos yeux. Les images, magiques et quelque peu menaçantes, sont à la fois ravageantes et ravagées. La série a été conçue pendant les fréquents voyages de Hall à sa ville natale pour s’occuper de ses parents atteints du cancer, aujourd’hui décédés. Cet épisode marque son travail d’un emblématique chagrin. La lumière tombant sur cette terre est magnifique, mais aigre-douce. La vie, l’amour et le deuil sont ici entremêlés.
Les poètes lyriques et les artistes visuels de la période romantique du XIXᵉ siècle avaient un intérêt pour les nuages. Le cirrus, le stratus et le cumulus se sont imposés dans les peintures de John Constable, de Turner et ont élevé le drame psychologique des figures isolées de Caspar David Friedrich. Comme les romantiques, Hall contemple la nature et son potentiel pour le concept du sublime. Il imprègne son expérience émotionnelle dans le paysage par la lumière. La beauté du monde peut agir comme une catharsis, et les œuvres de Hall sont épiques d’un pèlerinage dans notre conscience avec le potentiel d’une épiphanie. Dans chacune d’elles, il y a une opportunité pour une expérience plus profonde. Dans l’imagination active de l’artiste, une lucarne devient une porte vers la libération personnelle. Peu importe ce que la vie nous apporte, Hall suggère que nous sommes libres de changer et de devenir quelque chose de nouveau, encore et encore. Tout comme un nuage.
Le travail de Stev’nn Hall se retrouve dans des lieux publics prestigieux, tels le Ritz-Carlton du centre-ville de Toronto, ou dans l’entrée du Casino Fallsview de Niagara Falls. Il est représenté par la Galerie LeRoyer depuis 2012.