« C’est avec des mots qu’une histoire commence et c’est avec des histoires qu’on salit le monde. »
C’est au travers de ce corpus peint que j’ai voulu sertir leur monture d’ivoire, d’hérauts silencieux des grandes places, une tribune pour ces visages immuables et amplifiés d’un décorum factice. Ce sont des géants, nés de la volonté de l’artiste à vouloir les mêler à notre monde. Ils se dressent seuls dans les cases noires de l’échiquier des cités. Nous sommes dans l’autre cour, les cases blanches d’où suivra une inquiétante duplicité du jeu qui se jouera entre nous. Ils habitent dans la pièce d’à côté. Ils épient par les trous des serrures nos gestes, nos déplacements et nos moindres palabres entre confidents. Ils? Ce sont les Insilences. Ce sont eux les yeux qui ne se tairont pas, ces temples cristallins aux innombrables mots échangés, perdus, qui au fil desannées se sont reformés pour devenir des secrets. Ce sont eux qui feront du bruit un jour.
« De la dernière à la première lueur du jour, je vous donne la nuit. De grâce, laissez-moi le jour pour dormir. »