David Moreno Spanish, 1978
David Moreno est né à Barcelone en 1978. Architecte de formation, il s’est rapidement consacré à sa pratique artistique. Depuis 2006, il a exposé dans des galeries et des musées du monde entier. Il vit et travaille aujourd’hui entre Rotterdam et Barcelone.
Dans ses sculptures, David Moreno construit des architectures imaginaires. Contempler ses pièces, c’est s’y perdre. À l’expérience esthétique s’ajoute celle de la réflexion. Les architectures de Moreno nous parlent des relations humaines : les liens que nous établissons, les interconnexions, les flux d’énergie, d’amour ou de pouvoir entre les gens.
Moreno voit nos liens, nos affiliations et nos phobies avec ces lignes fines qui nous unissent aux autres ou à nous-mêmes. Mais ce n’est que mon interprétation, chacun trouvera sa propre signification pour ces cordes de piano, souples mais fortes, qui relient les éléments entre eux. Son travail est méticuleux : chaque ligne est soudée par une pointe de fil d’argent. Point par point, exactement comme les liens humains se construisent. Il ne s’agit pas d’une interprétation capricieuse, car les titres de ses pièces nous guident dans ce sens : Entre l’un et l’autre, Nous allons de l’un à l’autre, Ensemble ou Du petit au grand, pour ne citer que quelques exemples.
David Moreno explore de nouveaux territoires. D’une part, il expérimente la couleur pour ajouter une autre dimension à sa sculpture. D’autre part, il va un peu plus loin dans la construction d’espaces imaginaires. Dans une de ses nouvelles séries, Connexion de cathédrale, la maison disparaît et à sa place apparaissent les escaliers et les portiques romans. Les liens souples sont remplacés par des marches rigides. La relation en est une autre. Les descentes et les montées peuvent avoir de multiples interprétations : de l’expérience mystique aux structures du pouvoir.
On pourrait dire que ses espaces, ces petites maisons dessinées dans l’air avec des cordes de piano et des tiges d’acier, sont des espaces qui nous représentent, auxquels nous pouvons nous identifier. Nous sommes à l’intérieur de la maison et nous sommes la maison, en même temps : l’habité devient l’habitant.
